dimanche 23 juillet 2017

Front urbain

Front urbain / Front d'urbanisation / front bâti 

Extrait de mon nouveau projet de livre

Limite physique entre l'espace urbain, ou plus largement construit (lotissement périurbainvillage), et l'espace ouvert* rural et/ou naturel 

Le front urbain prend plusieurs formes en fonction des contextes :  

  • - Netquand la découpe entre espace bâti et espace ouvert* est claire, bien définie, notamment par un chemin, une clôture en fond de parcelle..., ou flou (quand il n'y a pas de clôtures, quand des espaces intermédiaires* comme des terrains de sports, des friches font offices de zones tampons, quand la ligne de front est très découpée, morcelée 
  • - Rectiligne / courbe, quand la ligne de front est tracée en alignement, ou morce / cranté, très aéré quand le parcellaire est ancien, découpé par des hameaux ou des maisons isolées. 
  • - Perméable quand il permet facilement le franchissement, avec des routes, des chemins, des espaces herbagés bien entretenus, des aires de jeux ou terrains de sport, ou infranchissable quand il est clôturé, marqué par un obstacle de relief cours d'eau, talus...   
  • - Vertical quand il marque une limite physique avec une haie, un talus, une rangée d'arbres..., ou horizontale / ouvert quand la continuité du terrain est assurée par des espaces ouverts, sans matérialisation physique du passage d'un espace à un autre. 
  • - Homogène, quand le front est matérialisé par une même forme (alignement de clôture de haies de même taille, voire de même essence, de bâtiments alignés...), ou hétérogène quand le front urbain, est composite, marqué de manière différenciée par des éléments divers (haies, espaces ouverts, immeubles...) ce qui est souvent associé au front cranté / aéré.  

Le front urbain représente des enjeux d'urbanisme très importants même si parfois ils sont négligés. Il est au cœur de la problématique de la lutte contre l'étalement urbain et le mitage. Figer les limites actuelles des villes est un enjeu de concentration urbaine, de redensification). Il permet de plus d'assurer la biodiversité en milieu urbain en favorisant la pénétration de la faune et de la flore du rural vers la ville. En marquant le passage d'un paysage à un autre, il permet aux citadins de bénéficier d'un contexte immédiat de nature, surtout quand ils peuvent pratiquer directement le front urbain avec l'existence d'un chemin*, voie verte cyclable*, d'une continuité verte ou bleue dont ils peuvent bénéficier (pêche, paddle, baignade, piquenique...).  

Le front urbain représente également un fort enjeu esthétique, car il marque et ponctue l'espace rural et naturel. Une des principales critiques du milieu périurbain* est souvent cet aspect de rupture ou de gêne visuelle dans un espace naturel ou agricole valorisé. Ainsi la question de l'intégration paysagère des bâtiments (présente notamment dans les documents d'urbanisme*) prend tout son sens dans ces espaces sensibles, pour une interpénétration douce (et réussie) entre des espaces de nature et de fonctions différentes.
   
Le front urbain, plus qu'une limite devrait, dans les réflexions urbanistique, s'imposer comme un espace de dialogue entre la ville et le milieu naturel ou agricole. Il est l'opportunité d'une valorisation des deux types d'espace qui se jouxtent (biodiversité et agriculture urbaine favorisant la consommation locale dans un sens, zone de chalandise pour les produits issus de l'agriculturedésenclavement, accès aux services et aux biens facilités dans l'autre sens) 

Cependant, les parties immédiatement au sortir de la ville sont des espaces très prisés par les aménageurs et spéculateurs fonciers, qui cherchent à y acquérir des terrains en misant sur le fait que ces zones deviennent constructibles à moyens termes. Parfois, les élus se sentent dans l'obligation d'ouvrir ces espaces à la construction quand de belles opportunités d'agrandissement, de renforcement et de renouvellement de la population se présentent (ce qui permet souvent dans les villages de conserver des services comme les écoles). Il a été observé que ce grignotement urbain, concerne plutôt les espaces aux fronts urbains morcelés et flous, mal définis, que les agriculteurs travaillent moins du fait de l'irrégularité des terrains et de manque de clar des limites parcellaires, d’où l'intérêt dans une perspective de limitation de l'étalement urbain de procéder à des aménagements de front urbains nets et démarqués               

On notera qu'il existe également des fronts urbains "intérieurs", c’est-à-dire enclavés dans une ville ou un espace construit et qui délimitent un espace ouvert, naturel de type lac, bois, prairie ou vallée urbaine. Ceux-ci font moins l'objet de débats écologiques mais ils ont une importance non négligeable dans le cadre de vie des citadins. Ils sont le plus souvent historiquement délimités, et doivent faire l'objet d'une attention particulière en terme de d'harmonisation d'ensemble et d'intégration.   


Front urbain en zone bocagère


Front urbain marqué par un relief (ici un talus relativement abrupte).


Front urbain aménagé avec un chemin piétonnier qui permet de valoriser cet espace de biodiversité.
Front urbain aménagé avec un espace tampon (ici une aire de jeux) assouplissant le contact urbain / rural

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