Notre 5ème séance du séminaire "Politiques de la ville : idéologie et réalité" a porté sur la mixité dans le cadre des politiques et des dispositifs d'aménagement urbain.
Photo : (les intervenants de gauche à droite) F. Herouard, G. Busquet, C. Lelévrier (MCF - Paris 12), Daniel Breuiller (maire d'Arcueil), Lydie Launay (doctorante - université d'Evry)
Mon texte introductif à la séance :
"La séance d'aujourd'hui s'intitule "Mixité sociale : la question en suspens", car depuis plusieurs décennies déjà la question est formulée, reformulée, la mixité contestée ou affirmée, aussi bien dans le champs politique que dans celui de la recherche.
La mixité est avant tout une idéologie. Elle est l'un des rares sujets consensuels dans presque tout le spectre politique. "Il faut de la mixité pour faire la ville ! Pour réduire la fracture sociale ! (ou du moins la masquer...)" La mixité aussi bien fonctionnelle que sociale devient un sujet urgent et à l'ordre du jour de toutes, ou presque, les politiques sociales et urbaines, d'autant que la crise gagne et qu'il devient impératif de stopper la dégradation des conditions de vie, notamment dans les quartiers dits sensibles, où l'on n'est jamais à l'abri d'un regain de tension.
Mais pourtant il est légitime de se questionner sur cette belle idée, sur son impact réel. La mixité est-elle véritbalement un idéale sociologique ? On perçoit peut-être un peu trop souvent et peut-être un peu naïvement la mixité comme un bon mot, alors que la ségrégration entrerait systématiquement dans le champs sémantique des "gros mots" de la politique comme des études urbaines.
Pourtant dès les années 1970, Chamboredon et Lemaire nous démontraient dans un article devenu culte que la proximité spatiale ne se conjuguait pas systématiquement à la proximité sociale, bien au contraire. Et pourtant depuis quatre décennies on s'évertue à faire de la mixité un point d'orgue des politiques urbaines.
Aujourd'hui on s'interroge donc sur les expériences de mixité et les réflexions menées dans le domaine. Comment les outils et dispositifs de cette politique abordent-ils le vivre ensemble et quels en sont les résultats concrets, sur le terrain ? Doit-on revoir ou du moins réactualiser les conclusions avancées par Chamboredon et Lemaire ? La politique de la ville a-t-elle trouver La formule pour mixer les populations sans tension et avec harmonie dans des quartiers où il ferait bon vivre ?
Les invités de cette séance étaient :
Lydie Launay, Doctorante, monitrice-allocataire à l'Université d'Evry.
Daniel Breuiller, Maire d'Arcueil, Vice Président du Conseil Général du Val-de-Marne.
Christine Lelévrier, Maître de conférences à l'Université Paris 12, LOUEST.
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