mercredi 19 juin 2019

Bouger pour s'en sortir : petite géographie de la recherche d'emploi

Certains ont beau jeu d’expliquer que la mobilité suffit à trouver un emploi et à sortir du chômage. Encore faut-il que le tissu économique de la France soit à peu près égal sur l’ensemble du territoire et permette de trouver partout la même qualité de service public, et des prix locatifs abordables.

https://www.liberation.fr/debats/2018/10/04/bouger-pour-s-en-sortir-petite-geographie-de-la-recherche-d-emploi_1683245

mercredi 15 novembre 2017

Apprendre à dater un bâtiment - Chronologie illustrée de l'architecture (habitat)

Vous trouverez dans cette chronologie de l'architecture, de 20 pages, des illustrations siècle par siècle (jusqu'au XIXème siècle), puis décennie par décennie, des immeubles et maisons construits à chacune de ces époques.


jeudi 9 novembre 2017

Testez vos connaissances sur l'architecture et la construction

Quizz d'architecture et de construction (cliquez sur le lien)

Les réponses (je ne sais pas écrire à l'envers...) :
Allège, Modénature, Mail, Oriel, Claustra, Shed, Résidentialisation, Noue, Trumeau, Marquise, Vide sanitaire, Chaînage, Perron, Noue, Lambrequin

dimanche 23 juillet 2017

Village rue

Le village rue est une forme d'urbanisation rurale, caractérisée par une concentration bâtie de forme linéaire, de part et d'autre d'une voirie, plutôt une route d'ailleurs qu'une "rue". Les maisons, fermes et éventuellement commerces sont proches ou mitoyens, par conséquent, le parcellaire est composé en lanières perpendiculaires à la voirie.
Dans sa morphologie, le village rue possède des embranchements viaires de secondes importances par rapport à la voie principale et le long desquels, l'habitation s'est peu développée.

Historiquement, les habitants et exploitants agricoles cherchaient l'accessibilité de la voirie dans des espaces géographiques peu pourvus en dessertes de circulation. Aujourd'hui, alors que ces villages se créaient le long d'un chemin où circulaient uniquement des équidés et des piétons, ces voies ont été aménagées et transformées en routes carrossables de type départemental ou national, ce qui posent aujourd'hui des problèmes de sécurisation liés à la circulation. Certains villages-rue étant aujourd'hui des zones à 70 km/h voire à 90km/h, sont devenus des entités cisaillés, simple lieu de passage. Dans les cas les plus extrêmes le village est coupé en deux par une voie rapide et il devient impossible de traverser la route (glissière de sécurité, absence de passage clouté), le village ou le hameau sont alors définitivement séparés et finissent par se tourner le dos sans plus de lien.
Des aménagements circulatoires spécifiques sont aujourd'hui souvent mis en oeuvre dans ce type de village, avec la création de terre-pleins au milieu de la chaussée ou de chicanes pour obliger le ralentissement de la circulation automobile. 

Le modèle du village rue s'oppose au village tas* et au village dispersé*.

Initiation à l'architecture, à l'urbanisme et à la construction

J'ai écris ce manuel pour les étudiants de BTS professions immobilières. Cet ouvrage reprend le référentiel complet du module "Architecture, Habitat, Urbanisme et Développement Durable". 
Pour les étudiants en première et deuxième années d'école d’architecture, ce manuel est une introduction globale aux multiples dimensions de la profession.   

Présentation de l'éditeur : 

Ce manuel illustré, à la fois pratique et didactique, est une introduction complète, claire et synthétique aux thématiques essentielles pour comprendre les enjeux de l’architecture et de l’habitat. Traitant des aspects techniques, artistiques, sociologiques et juridiques, il aborde :
− les styles architecturaux, avec des descriptions simples pour reconnaître l’époque de construction des maisons et immeubles ainsi que la terminologie générale utilisée ;
− la morphologie et l’aménagement des bâtiments (taille, configuration, agencement, calculs de surfaces utilisées en construction et en immobilier) ;
− les règles d’urbanisme encadrant notamment les documents de planification, le dépôt d’un permis de construire ou d’une déclaration préalable de travaux, et les outils opérationnels d’aménagement ;
− les moyens de protection et de préservation du patrimoine architectural ;
− les éléments techniques de la construction, du gros oeuvre au second oeuvre, ainsi que l’ensemble des diagnostics immobiliers obligatoires ;
− la thermie et les équipements du logement ;
− le concept de développement durable à l’échelle des logements et des quartiers.
Les plus de l'ouvrage : - Une synthèse pratique et exhaustive des aspects réglementaires et techniques pour la construction de logements
- Un livre pédagogique d’initiation et d’apprentissage à destination des étudiants des écoles d’architecture, d’ingénieurs et professions immobilières
- Des renvois vers des sites internet au moyen de QR-Code
- Richement illustré avec des plans, schémas de principe, cartes, photos, etc.


Front urbain

Front urbain / Front d'urbanisation / front bâti 

Extrait de mon nouveau projet de livre

Limite physique entre l'espace urbain, ou plus largement construit (lotissement périurbainvillage), et l'espace ouvert* rural et/ou naturel 

Le front urbain prend plusieurs formes en fonction des contextes :  

  • - Netquand la découpe entre espace bâti et espace ouvert* est claire, bien définie, notamment par un chemin, une clôture en fond de parcelle..., ou flou (quand il n'y a pas de clôtures, quand des espaces intermédiaires* comme des terrains de sports, des friches font offices de zones tampons, quand la ligne de front est très découpée, morcelée 
  • - Rectiligne / courbe, quand la ligne de front est tracée en alignement, ou morce / cranté, très aéré quand le parcellaire est ancien, découpé par des hameaux ou des maisons isolées. 
  • - Perméable quand il permet facilement le franchissement, avec des routes, des chemins, des espaces herbagés bien entretenus, des aires de jeux ou terrains de sport, ou infranchissable quand il est clôturé, marqué par un obstacle de relief cours d'eau, talus...   
  • - Vertical quand il marque une limite physique avec une haie, un talus, une rangée d'arbres..., ou horizontale / ouvert quand la continuité du terrain est assurée par des espaces ouverts, sans matérialisation physique du passage d'un espace à un autre. 
  • - Homogène, quand le front est matérialisé par une même forme (alignement de clôture de haies de même taille, voire de même essence, de bâtiments alignés...), ou hétérogène quand le front urbain, est composite, marqué de manière différenciée par des éléments divers (haies, espaces ouverts, immeubles...) ce qui est souvent associé au front cranté / aéré.  

Le front urbain représente des enjeux d'urbanisme très importants même si parfois ils sont négligés. Il est au cœur de la problématique de la lutte contre l'étalement urbain et le mitage. Figer les limites actuelles des villes est un enjeu de concentration urbaine, de redensification). Il permet de plus d'assurer la biodiversité en milieu urbain en favorisant la pénétration de la faune et de la flore du rural vers la ville. En marquant le passage d'un paysage à un autre, il permet aux citadins de bénéficier d'un contexte immédiat de nature, surtout quand ils peuvent pratiquer directement le front urbain avec l'existence d'un chemin*, voie verte cyclable*, d'une continuité verte ou bleue dont ils peuvent bénéficier (pêche, paddle, baignade, piquenique...).  

Le front urbain représente également un fort enjeu esthétique, car il marque et ponctue l'espace rural et naturel. Une des principales critiques du milieu périurbain* est souvent cet aspect de rupture ou de gêne visuelle dans un espace naturel ou agricole valorisé. Ainsi la question de l'intégration paysagère des bâtiments (présente notamment dans les documents d'urbanisme*) prend tout son sens dans ces espaces sensibles, pour une interpénétration douce (et réussie) entre des espaces de nature et de fonctions différentes.
   
Le front urbain, plus qu'une limite devrait, dans les réflexions urbanistique, s'imposer comme un espace de dialogue entre la ville et le milieu naturel ou agricole. Il est l'opportunité d'une valorisation des deux types d'espace qui se jouxtent (biodiversité et agriculture urbaine favorisant la consommation locale dans un sens, zone de chalandise pour les produits issus de l'agriculturedésenclavement, accès aux services et aux biens facilités dans l'autre sens) 

Cependant, les parties immédiatement au sortir de la ville sont des espaces très prisés par les aménageurs et spéculateurs fonciers, qui cherchent à y acquérir des terrains en misant sur le fait que ces zones deviennent constructibles à moyens termes. Parfois, les élus se sentent dans l'obligation d'ouvrir ces espaces à la construction quand de belles opportunités d'agrandissement, de renforcement et de renouvellement de la population se présentent (ce qui permet souvent dans les villages de conserver des services comme les écoles). Il a été observé que ce grignotement urbain, concerne plutôt les espaces aux fronts urbains morcelés et flous, mal définis, que les agriculteurs travaillent moins du fait de l'irrégularité des terrains et de manque de clar des limites parcellaires, d’où l'intérêt dans une perspective de limitation de l'étalement urbain de procéder à des aménagements de front urbains nets et démarqués               

On notera qu'il existe également des fronts urbains "intérieurs", c’est-à-dire enclavés dans une ville ou un espace construit et qui délimitent un espace ouvert, naturel de type lac, bois, prairie ou vallée urbaine. Ceux-ci font moins l'objet de débats écologiques mais ils ont une importance non négligeable dans le cadre de vie des citadins. Ils sont le plus souvent historiquement délimités, et doivent faire l'objet d'une attention particulière en terme de d'harmonisation d'ensemble et d'intégration.   


Front urbain en zone bocagère


Front urbain marqué par un relief (ici un talus relativement abrupte).


Front urbain aménagé avec un chemin piétonnier qui permet de valoriser cet espace de biodiversité.
Front urbain aménagé avec un espace tampon (ici une aire de jeux) assouplissant le contact urbain / rural

vendredi 14 avril 2017

le tag et graffiti comme pratique spatiale

http://books.openedition.org/pur/34438

Résumé : La pratique du tag est envisagée ici dans une perspective géographique. La lecture des différentes formes de marquages et de leurs répartitions démontre une stratégie dans la pratique des tagueurs, cherchant l'exposition optimale tout en composant avec le risque policier et l'effacement régulier des murs. Cette lecture spatiale est aussi l'occasion de démontrer qu'en France le tag n'est pas une marque de territorialisation, mais qu'il est véritablement associé à des stratégies publicitaires auto-promotionnelles.



TEXTE INTÉGRAL



Les premières inscriptions liées au mouvement du graffiti apparaissent dans les années 1960, dans des quartiers déshérités de New-York. Appelées « tags », elles sont réalisées par une jeunesse touchée par l’exclusion sociale et la ségrégation raciale. Des pseudonymes sont utilisés dans une démarche d’affirmation individuelle ou de groupe pour recouvrir les murs de la ville et parfois pour exprimer le contrôle de certains espaces par les gangs. Ce mouvement de marquage s’intègre rapidement dans la culture hip-hop qui va connaître une diffusion rapide à l’échelle mondiale.
  • 1 Bando, l’un des premiers tagueurs français, commence sa « carrière » à la suite de voyages répétés (...)
  • 2 M. Copper & H. Chalfant (1984), H. Chalfant & J. Prigoff (1987).
2Ce sont des jeunes au capital socioculturel élevé qui importent la pratique en Europe et en forment l’essentiel des premiers adeptes. Ils sont inspirés par le mouvement originel1 et par les premières publications sur le graffiti outre-Atlantique2. À la fin des années 1980, la pratique s’étend à toute la région parisienne, puis à la province, touchant une jeunesse de plus en plus large. Cette prolifération des graffitis, à la fin des années 1970 aux États-Unis et au début des années 1990 en Europe, incite à l’adaptation des politiques de contrôle. Elles sont accompagnées de campagnes de nettoyage systématique et d’une répression croissante (arrestations, amendes, peines de prison). En parallèle, s’opère une « récupération » de la culture graffiti par les institutions et des formes légales font leur apparition dans les musées ou au travers de fresques réalisées sur commande.
3La criminalisation du graffiti favorise la création d’un « milieu de tagueurs » fonctionnant comme une sous-culture. Le caractère délictueux du graffiti influence directement le comportement des membres actifs, car être tagueur, c’est accepter et jouer l’illégalité induite par cette pratique. La première arrestation peut même être considérée comme un rite initiatique dans la mesure où certains individus délaisseront la pratique tandis que d’autres persévéreront et s’affirmeront.
4Le tagueur fait partie d’un mouvement socioculturel dont les tenants et les aboutissants sont intériorisés. C’est la reconnaissance par les pairs qui oriente principalement la pratique du tagueur. Elle s’obtient par la quantité des productions ou par leur qualité. Chaque tagueur élabore donc une stratégie spatiale qui s’apparente à celle des publicitaires, sauf que l’illégalité devient une donnée primordiale dans la conception des tactiques de marquages. La répression policière et le nettoyage sont ici des conditions supplémentaires qui engendrent une adaptation des pratiques pour perdurer dans le temps et dans l’espace. Comment cette tension omniprésente entre stratégie auto-promotionnelle et gestion du risque se traduit-elle dans l’espace urbain ? N’est-on pas loin de l’idée couramment véhiculée du tag comme marqueur territorial ?

À LA RENCONTRE DES DIFFÉRENTES FORMES DE MARQUAGES : EXPLORER LA RUE

De l’instrument à la réalisation

  • 3 L’utilisation de cet instrument est assez récente. Elle consiste à remplacer le contenu d’un extin (...)
5La présente recherche cible uniquement les marquages de l’espace liés à cette pratique consistant à inscrire un mot ou signe à caractère personnel (pseudonyme, également appelé « blaze ») ou collectif (« crew ») sur les murs, et ce de façon répétée. Ce marquage de l’espace peut être effectué grâce à une large palette d’outils. Les plus répandus sont les petits marqueurs, les « poscas » (gros marqueurs) et la bombe de peinture. Ces différents outils sous-tendent des usages distincts. Le marqueur s’utilise plutôt sur des surfaces lisses, tandis que la bombe aérosol s’adapte à tous les supports. Ils correspondent aussi à différentes tailles de marquage. Les petits marqueurs servent généralement à l’exécution de tags de taille réduite et la bombe de peinture à de plus volumineux. L’aérosol permet par ailleurs la réalisation de « graffs ». Accessoirement d’autres outils sont aussi utilisés : le pochoir, la craie, l’acide, l’extincteur3, le rouleau de peinture, les autocollants (« stickers ») ou encore l’affiche (figures 1 et 2).
6Les types de productions s’échelonnent de la plus simple expression à la plus complexe, chacune induisant une durée de réalisation différente. Le tag est une signature généralement exécutée de manière spontanée et en un temps très court. C’est une trace laissée sur son passage qui ne donnera pas lieu à des retouches. Le « flop » ou le « bubble » consiste à tracer des lettres en volume uniquement avec un contour. Cette technique, à mi-chemin entre le tag et le graff, a pour objectif la réalisation rapide de « lettrages » imposants (figure 2). Le « block letters » ou « block » est une construction de lettres homogènes avec une couleur claire à l’intérieur et un contour foncé. Le block a pour objectif d’être « efficace », les lettres doivent être stylisées tout en restant lisibles. Enfin, pour les besoins de cette enquête, ont été regroupées toutes les productions complexes et colorées sous l’appellation « couleurs ». Ce sont les graffitis les plus élaborés, parfois agrémentés de personnages. Qu’ils soient légaux (figure c, planche II), tolérés ou illégaux, ils demandent une expérience et un temps d’exécution beaucoup plus important...